corps et coeur



"Par la catégorie du coeur, chacun est personnellement individualisé plus encore que par le nom et il est rejoint en ce qui le détermine de manière unique et irremplaçable."

Jean-Paul II, 6 août 1980, 4

la blessure de la relation homme-femme

Pour Jean-Paul II, le "péché originel" de nos premiers parents est une clé de compréhension du monde tel que nous le connaissons aujourd'hui. Avec le péché originel, la "concupiscence" entre dans le coeur de l'homme : c'est un désordre dans nos désirs, qui nous entraîne au péché. Les conséquences sur la vie du couple sont énormes : la mort fait son entrée ; l'homme et la femme ne comprennent plus clairement les signes de leur masculinité et de leur féminité, ils commencent à avoir honte de leur corps et à le couvrir ; la domination de l'un sur l'autre se substitue à la communion des personnes, la désunion s'installe (ce qui, avec 50% de couples divorcés de nos jours, est d'une actualité brûlante). Le péché originel a blessé profondément la relation homme-femme.

l'adultère dans le coeur

Jean-Paul II médite longuement ce passage du Sermon sur la montagne : "Il vous a été dit "tu ne commettras pas d'adultère". Moi je vous dis : "Tout homme qui regarde une femme pour la désirer a déjà commis l'adultère avec elle dans son coeur" " (Mt 5, 27-28). L'adultère dans le corps, c'est l'acte sexuel avec quelqu'un qui n'est pas son époux ou son épouse; mais l'adultère dans le coeur ?

"Le regard exprime ce qui est dans le coeur. Le regard exprime, dirais-je, l'homme tout entier. (...). Le Christ apprend donc à considérer le regard quasi comme le seuil de la vérité intérieure de l'être. (...). "Désirer", "regarder avec désir" indique une expérience de la valeur du corps dont la signification conjugale [= sponsale] cesse d'être telle, en raison même de la concupiscence." (catéchèse 10.09.1980, 4-5). "Cela signifierait-il que nous devons nous méfier du coeur humain ? Non ! Cela veut tout simplement dire que nous devons en garder le contrôle" (catéchèse 23.07.1980, 3).

Dans la dernière partie de son commentaire, le Pape explique que les paroles du Christ n'excluent nullement qu'un homme puisse être adultère avec sa propre épouse : "L'adultère "dans le coeur" n'est pas commis seulement parce que l'homme regarde de cette manière la femme qui n'est pas son épouse, mais précisément parce qu'il regarde ainsi une femme. Egalement s'il regardait de cette manière la femme qui est son épouse, il commettrait le même adultère "dans son coeur"." (catéchèse 08.10.1980, 2). // Suite.